Bonjour à tous,
Ça y est, nous repartons enfin sur le cycle dit « 2.0 » et l'entreprise. C’est quand même un cœur de métier :-)
Rappelez vous, nous avions suspendu le cycle de post après avoir analysé ce qu’était le web « 2.0 » et mis en évidence que ce dernier était un laboratoire pour l’entreprise elle-même.
Disons le de suite, le libellé 2.0 est galvaudé et trop lié aux technologies dites du web 2.0. « 2.0 » provient de la nomenclature pour libeller les versions de logiciel, c’est dire si ce terme est marqué. Ce libellé devient un inconvénient dès lors qu’il cache le véritable enjeu métier.
Le cycle reprend et s’ouvre maintenant sur l’entreprise tout entière. Ce qui est en jeu, c’est la transition des entreprises entre aujourd’hui et demain, tel que le permettent les nouvelles technologies.
Un terme plus adéquat serait « l’entreprise nouvelle ». Je le demande aux lecteurs qui ont des idées : je cherche encore le terme adéquat « auto-porteur» (entreprise nouvelle tech, nouvelle génération, entreprise du savoir, entreprise collaborative, entreprise en réseau,...). N’hésitez pas à nous en proposer en commentaire, je suis très preneur.
L’objectif de ce post est justement de bien définir l’entreprise 2.0. D'où vient le terme entreprise 2.0 ?
A l’origine, ce terme provient de Andrew McAfee professeur de la Harvard Business School, suite à un article d’étude des applications à l’entreprise des concepts issus du web 2.0 dans la célèbre revue. Il s’en est suivi un buzz sur l’expression ‘entreprise 2.0’
Andrew Mac Afee avait proposé un moyen mnémotechnique « SLATES » pour identifier les éléments de l’entreprise 2.0 :
• S : search, l’obtention d’information
• L : links, la mise en relation de tous les contenus
• A : authorship, l’accès de tous à la plateforme collective
• T : tags, l’enrichissement de l’information par les méta données
• E : extensions, extension de la connaissance par analyse statistique des comportements
• S : signals, retour de l’information pertinente vers les consommateurs par push
Mais cette définition n’en est pas une. C’est un ensemble de critères descriptifs ou de conditions…
Une définition rigoureuse serait plutôt :
- Compte tenu de l’évolution des fondamentaux et des finalités de l’entreprise (cf premier posts sur le sujet 2.0),
- Une dynamique structurelle est en cours vers l’économie du savoir. L’entreprise est prise ‘dans’ ce mouvement au sens où il s’agit de l’équivalent d’une marée pour un navire. Ce mouvement de marée suppose un changement de paradigme qui s’opère progressivement.
Qu’est ce que recouvre le terme d’entreprise 2.0 ou nouvelle génération ? Il recouvre une double réalité :
- C’est une vision d’un système métier « cible » qui serait totalement centré sur le savoir. C’est vers cette cible que l’entreprise actuelle va tendre sous l’influence de cette ‘marée’.
- Ce sont également les connaissances, les démarches, les méthodes, les pratiques qui permettent la transition de paradigme au sein des entreprises vers cette entreprise du savoir. Autrement dit, c’est aussi la définition de la trajectoire.
Par voie de conséquence, il ne faut pas se laisser égarer par de nombreuses définitions (très) partielles telle que :
« Mettre du web 2.0 dans le système d’information de l’entreprise »
« Mettre du SaaS (software as a Service) et du cloud computing dans le SI »
« Mettre en place une infrastructure de collaboration »
« Mettre en place des Blog, wiki, rss,… »
Ces éléments sont seulement des composants, des « enabler » (qui sont en plus uniquement technique), d’un ensemble beaucoup plus vaste.
Alors comment y voir clair ? Comment disposer d’une véritable compréhension du sujet ?
La compréhension du secteur émergent du web 2.0 que nous avons analysé va nous y aider fortement.
Les principes du secteur émergent web 2.0 sont exactement les principes d’une activité ‘pure’ uniquement centrée sur le savoir. Or, ces principes sont exactement ceux vers lequel l’entreprise actuelle va tendre. Autrement dit, les principes de ce que serait une entreprise entièrement tournée vers le savoir nous est donné par le laboratoire des services émergents type 2.0.
C’est bien pour penser la cible, mais c’est insuffisant pour comprendre la trajectoire. Car les entreprises actuelles ne sont pas de simples services internet. Elles ne sont pas faites ‘que’ de savoirs. Les entreprises d’aujourd’hui sont « 1.0 », centré sur le faire, avec un historique important et des murs.
Le cœur de métier des entreprises actuelles se prête plus ou moins à la transition vers le « 2.0 », centré sur le savoir. Ce qui relève purement de la production matérielle n’est pas intégrable dans ces nouvelles logiques « 2.0 ». Toutefois, dans la mesure où toute production, même matérielle, s’appuie fondamentalement sur du savoir, toutes les entreprises sont profondément concernées.
A quel degré les entreprises actuelles sont concernées ?
Nous pouvons déjà anticiper que le point limite de la transition va dépendre du degré auquel l’activité cœur de métier d’une entreprise est constituée par de la connaissance (C’est pourquoi, l’industrie du média est l’une des plus concernée aujourd’hui, de même que l’industrie du service dont nous faisons partie).