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03 septembre 2008

Commentaires

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L'étranger

Bonjour Michel,

Il est domage qu'il y est si peu de commentaire sur un sujet aussi interessant que celui-ci.
Je me suis permis de cherche de mon côté d'autre définition d'entreprise 2.0 et celle-ci a attiré mon attention car elle m'a permis ensuite de mieu comprendre ta définition d'entreprise 2.0.

"Entreprise 2.0 est la mise en oeuvre d’un ensemble de moyens permettant l’éclosion de dynamiques portées par les individus dans le but d’adapter l’entreprise aux enjeux de l’économie de la connaissance et aux évolutions sociétales, sous contrainte de sa culture et de son contexte."
(source: http://www.duperrin.com/2007/07/10/ma-definition-de-lentreprise-20/)

Quand je lis toutes ces définitions, cela me laisse rêveur.Mes questions suite à cela sont les suivantes: toutes ces définitions sur quoi ce basent-elles? Y a-t'il un exemple de mise en oeuvre réel? Sinon, sur quoi se base ces définitions?

Paillet Michel

Tout d'abord merci d'avoir pris le temps d'un commentaire.

Ensuite merci de juger le sujet intéressant.

Enfin, s'il y a peu de commentaires, c'est que ce blog est encore neuf et que je n'ai pas cherché à le promouvoir particulièrement (je ne suis pas de nature un homme de media, de communication, de marketing, ou de réseau - j'essaye de me soigner :-) ). Je me contente d'essayer de faire des post de qualité, confiant que l'audience suivra, tôt ou tard, et partant de là, les commentaires.

La définition de Bertrand Duperrin ne m'est pas inconnue. J'ai établi une intelligence économique de ces sujets depuis quelque temps déjà, à une heure où l'on ne parlait encore ni de web 2.0 ni d'entreprise 2.0 . La question remonte à l'intelligence collective, émise par Pierre Lévy dans les années 90. Lui même a travaillé avec Michel Serres qui a notamment publié l'Arlequin à la même époque et qui est un fin observateur de l'époque contemporaine.

La définition de Bertrand est une des définitions la plus sensée qui m'ait été donnée de lire sur les blogs français. Toutefois, elle ne me satisfait pas pour les raisons suivantes:

1. Cette définition se pose uniquement en terme de mise en oeuvre de moyens. C'est là le signe de son souci opérationnel. Cette dimension est essentielle mais elle n'épuise pas la question.

2. les moyens 'permettent' mais ce ne sont pas eux qui engendrent. C'est là le signe de l'entreprise à laquelle il participe et qui édite un logiciel, Blue Kiwi. Les éditeurs de logiciel ont tous le même biais de part leur nature : croire que l'outil engendre l'effet, puis de mettre en place un conseil d'accompagnement lorsqu'il constate que ce n'est pas le cas. Ils investissent le logiciel de leur propre pensée qui n'est en réalité pas contenu dans le logiciel. Le logiciel n'est que le support.

3. Les dynamiques sont portées par les individus mais ne sont pas réductibles à la collection des individus. Il est nécessaire d'établir un objet partagé et commun (ce qui va du plus abstrait, comme une finalité partagée, au concret comme un document commun).

4. L'émergence de l'entreprise 2.0, des moyens, des 'dynamiques portés par les individus', de l'économie de la connaissance et des évolutions sociétales sont concomittantes et non pas dans des relations de cause à effet comme tend à le laisser penser cette définition. Il existe un mouvement de fond sous jacent qui les structure et les organise simultanément. Il me semble essentiel pour penser ce mouvement de se saisir de ce sous jacent.

5. La culture et son contexte ne sont pas des contraintes. Seuls les dirigeants d'entreprise les perçoivent ainsi. Cette affirmation me semble indissociable des précédentes. C'est un corollaire du point 1, 2, 3 et 4.
Imaginez que vous ayez construit un logiciel, porté par une idée que vous trouvez formidable et qui vous enthousiasme: il est difficile de se faire à l'idée que tout le monde n'adopte pas rapidement l'outil et implicitement l'idée qui va avec... Il est tentant de mettre ça au compte des 'contraintes' culturelles et du contexte (je le fais moi aussi :-) dès que j'oublie ce que j'écris ici et que je me laisse aller à la frustration). Et pourtant, c'est bien ça la réalité.

Culture et contexte sont au contraire le substrat social sans lequel rien n'est possible. Le mouvement de fond est de nature anthropologique. Seul ce mouvement de fond induira la transition à l'entreprise 2.0.


Je comprends tout à fait que ces définitions "cela laisse rêveur." (signé: l'étranger). Les questions posées sont légitimes et leur enchaînement est révélateur de certains a priori. Je vais m'efforcer d'y répondre en sens inverse:

3 Sinon, sur quoi se base ces définitions? Cette dernière question pré-suppose qu'il faut nécessairement un exemple de mise en oeuvre pour proposer une définition. Cela me semble une erreur logique.

De façon générale, il est tout à fait possible de définir un objet a priori sans qu'il n'y ait d'exemple. Ce n'est pas une nécessité. En philosophie, l'essentiel du travail est de forger une définition, qui par sa simple existence, donne à penser autrement. C'est en soi un acte révolutionnaire. Marx, a forgé une définition d'un système politique supposé idéal avant qu'il n'y soit donné naissance dans la réalité.
Cela étant dit, une définition de ce type reste une vision, un pont lancé vers l'avenir. Elle reste frustrante tant que des pas ne sont pas fait vers une incarnation concrète de ce qui est défini en pensée. Une définition devient alors un outil pour percevoir autrement, penser, structurer, préparer et guider l'action.

2 Y a-t'il un exemple de mise en oeuvre réel?

Il y a de nombreux exemples de mise en oeuvre réel et éclatant des principes du web 2.0 (Utube, facebook, etc...)

Il y a peu d'exemples connus de mise en oeuvre éclatante au sein des entreprises traditionnelles, à part Google, flagship de ce mouvement, qui n'est justement pas traditionnel (lire le management selon google). Il y a des exemples concrets de mise en oeuvre locaux au sein des entreprises (projets, services, etc...) - Bertrand Duperrin est mieux placé que moi pour en parler - et bien sûr Openbridge où nous expérimentons au quotidien la mise en oeuvre.

Et pour cause, les conditions de mise en oeuvre sont très délicates. Mais elles sont à peu près connues, ce qui n'est pas rien.

1 toutes ces définitions sur quoi ce basent-elles?

Comme mentionné dans ce post, cette définition est pour les impatients ;-) J'ai commencé ensuite une série de post qui est loin d'être terminé et qui, je l'espère, permettra au lecteur de voir que cette définition s'enracine assez profondément.

L'étranger

Je constate dans cette réponse nous avons la définition du nom de l'entreprise "OpenBridge" (un pont lancé vers l'avenir).
Je ne m'attarderai pas sur la réthorique lié à la notion "définition". Il est effectivement limitant de s'arrêter à un exemple pour définir Entreprise 2.0, je perçois l'exemple comme une illustration. Un élément qui ne définit pas en entier l'objet mais qui permet d'effleurer le sens même.

Effectivement moi l'étranger venant du monde industriel j'ai besoin de concret pour appréhender une notion. L'exemple de Google satisfait ma curiosité sur les applications d'entreprise 2.0,l'on perçois bien la réactivité que peut avoir cette entreprise et là je perçois mieu:

- Une vision d’un système métier cible centrée sur le savoir, qui constitue un ‘idéal régulateur’ pour les démarches à mener

- Les connaissances, les démarches, les méthodes, les pratiques qui permettent la transition de paradigme au sein des entreprises de leur état actuel vers l’entreprise du savoir (où tous les traitements intellectuels répétitifs sont automatisés et où l'homme est concentré sur les tâches relatives à la création et à la décision - la vision étant la combinaison des deux).

Les définitions, ne faut-il pas les rendre accessibles à la masse en illustrant avec un exemple. Soit, il est vrai que nous puriste un exemple ne caractérise pas dans sa totalité une définition. Il me semble qu'il est a nous de ne pas parler uniquement de définition parlons aussi d'application. Et justement, j'ai une question un peu déplacée: "Peux-tu en dire plus sur le déploiement d'entreprise 2.0 dans ta société OpenBridge?" ( Il va sans dire que tu n'es pas obligé de répondre ;) )

L'étranger (qui va faire un peu de pub pour ce blog)

Michel Paillet

Bonjour à toi l'étranger,

Je suis tout à fait d'accord qu'une illustration est même toujours nécessaire pour donner à saisir d'un coup, par le sentiment et l'intuition, une définition rationnelle qui est un peu lourde à digérer pour l'intellect. Si l'illustration est bonne, elle servira de tremplin pour la raison. Ce n'est pas mon mode privilégié d'expression mais je retiens cette idée pour un futur post métaphorique (à la façon de la video sur notre site).

Côté application, je compte bien passer cela en revue dans le cycle de post sur l'entreprise 2.0. Il est vrai que j'ai fait un choix de présentation top-down et qu'il sera nécessaire de patienter un peu.

Disons juste pour l'instant rapidement que l'organisation des flux d'information façon 2.0 permet 2 usages très importants:
1. permet à chacun de disposer de ce que j'appelle un 'Reuters' de l'information sur son portail personnel, sur tous les sujets qui sont d'intérêt pour chacun.
2. Inversement, il permet à chacun de transférer aisément toute idée de suggestion, amélioration, etc... et de pouvoir suivre ce que cette idée devient, tout au long du cycle de traitement.

J'espère que ces deux besoins métiers opérationnels concrets et immédiats suffiront pour attendre les posts qui porteront sur ces sujets :-)

PS: et merci pour la pub, il n'y a rien de tel que celle qui est spontanée.

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